Anassia*

Les croyances:

 

Je crois au contrôle, la seule force assez puissante pour apporter l'ordre au chaos.

 

Je crois en la perfection et tache de l'atteindre.

 

Je crois en ma balance comme indicateur de mes succès et échecs quotidiens.

 

Je crois à l'enfer car je vis à chaque fois que je suis en dehors de la perfection.

 

Je crois en un monde complètement noir, perde du poids est ma pénitence pour mes pêchés, l'abnégation de mon corps et les jeûnes sont ma punition.

 

La minceur est la beauté; donc je dois être mince, et le rester, si je souhaite être aimée. La nourriture est ennemi éternel. Je peux la regarder, et je peux la sentir, mais je ne peux pas la toucher ni la gouter sans me fourvoyer.

 

Je dois me peser, chaque matin, et le résultat qui en découle doit me rester à l'esprit pour le reste de la journée et être le noter sur un papier avec un tour de taille, de cuisses et de poitrine. Si ce nombre est plus grand que celui du jour précédant, de dois jeûner ce jour entier.

 

Je me consacrerai à Ana. Elle sera avec moi ou que j'aille, elle me maintient dans le bon chemin. Personne d'autre n'importe; elle est la seule qui s'inquiète de moi et qui me comprend. Je l'honorerai et la rendrai fière.

 

Ana est ma meilleure amie, je dois l'honorer toute la journée, et elle doit rester à mon esprit; c'est grâce à elle que je serai aimée par les autres.

 

J'aime sentir mes os, les voir pointer comme des cintres en acier. J'aime vivre à deux pas l'évanouissement dans un flou identitaire et viscéral. J'aime cette absolue légèreté, l'idée qu'une rafale de vent pourrait me faire tomber. J'aime le compte à rebours des dizaines…5…4…3…et 2 pourquoi pas? Je n'ai pas peur de rien, j'ai juste envie d'aimer, pour une fois, quelque chose en moi. C'est dangereux je sais mais…

 

Dame Anorexie, pourquoi m'as-tu choisi? Que ce fusse avant ma naissance, dans l'enfance ou à l'adolescence, au déclenchement des premiers symptômes (les charlatans de médecins ne sont une nouvelles fois toujours pas tombés d'accord) : pourquoi m'as-tu prise sous ton aile? Souvent, ce médecin me maintient confortablement dans le présent. Il arrive que ton aile père lourde sur mon faible caractère, alors mon corps s'essouffle à la même cadence que mon cœur. Je n'aime pas cela. J'aime quand tu me tiens chaud, me protégeant de la pluie battante que je vois au dehors de notre prison, inonder mes anciens congénères. Anciens, oui car le jour où tu es venue à moi, j'ai basculé dans un autre monde, une réalité trop conceptuelle pour leurs âmes lourdes. Ah la grâce, tu me rends vaniteuse, un autre vice s'ajoute à la longue liste de mes défauts. Je n'aime pas être comme tout le monde mais marquer la différence me paraît être une prétentieuse excentricité.

 

 

Backgrounds From FreeGlitters.Com


08/08/2007
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